Avouez que vous l'attendiez avec impatience, ce jeu-là, je le sens.
Et oui, on va en parler : au sommaire :
-on va parler de son histoire ;
-on va ...
Resident Evil Village : Le test
Après l'avoir terminé, je peux enfin me prononcer sur ce que je pense de ce 8e opus de la série Resident Evil.
Genre : Survival Horror
Plateforme utilisée pour le test : PS4 Pro
Nbre de joueurs : 1
Année de sortie : 2021
Durée : Environ 15/20h en prenant son temps pour pleinement en profiter.
Cet épisode est la suite directe de Resident Evil 7 et nous suivons les aventures d'Ethan Winters et de sa femme Mia qui étaient déjà les protagonistes principaux du précédent opus.
L'aventure les emmène cette fois-ci en Europe (en Transylvanie probablement lol).
La vue, comme dans Resident Evil 7, est toujours à la première personne pour une meilleure immersion dans cet univers horrifique. C'est aussi, je pense, un parti pris de la direction artistique de tout faire pour ne donner aucun visage à Ethan : il est vu comme un individu lambda auquel chaque joueur pourra ainsi aisément s'identifier. Quel que soit le nombre de maisons visitées et quel que soit la pièce du château visité, vous ne trouverez aucun miroir pour y admirer votre reflet.
En revanche, à contrario de RE7, Ethan, ici, s'exprime davantage tout au long de l'aventure.
Ayant fait l'aventure en VF, j'aime bien aussi le doubleur d'Heisenberg : c'est le même doubleur que pour Negan de Walking Dead. Tout de suite, cela inspire la confiance, vous ne trouvez pas ? lol
Le doublage en VO permettra aussi pour le marchand quelques clins d'oeil à RE4. ;-)
Mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est bien loin d'une promenade de santé pour ce pauvre Ethan : il souffre tout au long du parcours. A tel point que l'on est en droit de se demander s'il est réellement humain, vu tout ce qu'il endure.
Ce qui m'amène au bestiaire. Je parlais tout à l'heure pour plaisanter de la Transylvanie (car il n'est jamais mentionné l'endroit exacte où nous nous trouvons) mais force est de constater qu'une bonne partie de l'aventure puise dans les créatures issues des contes de vampires, de lycans, de loup-garoux, de gargouilles ou de sorcières (pour ne citer qu'une partie du bestiaire).
Je serais sans doute le seul à trouver des rapprochements là où il n'y en a probablement pas, mais de par mon vécu, j'ai l'intime conviction que la direction artistique a puisé dans l'univers du Métal (au sens large) pour donner vie à ce Resident Evil Village.
Quelques exemples :
- Le château, Lady Dimitrescu et ses 3 filles assoiffées de sang m'ont fait penser à du Cradle Of Filth (dont le vampirisme ainsi que la comtesse Bathory est chez eux une source d'inspiration). J'imagine tout à fait un clip de Black Métal Symphonique avec les images du château de Resident Evil Village par-dessus : ça collerait assez bien, je trouve.
Image de Cruelty and The Beast | Lady Dimitrescu et ses filles |
- Une séquence avec des morts qui se réveillent dans un cimetière m'a fait penser à Eddie (d'Iron Maiden) que l'on trouve dans Live After Death (ou "No Prayer For The Dying").
Live After Death | Les morts se reveillent |
- Le début de la séquence dans l'usine d'Heisenberg m'a tout de suite fait penser à Eddie du "X Factor" (toujours d'Iron Maiden) et les premiers monstres de cet environnement m'ont fait immédiatement penser à Vic Rattlehead, la mascotte de Megadeth.
The X Factor | Un Soldat Eins de RE8 |
Vic Rattlehead | les Hauler de RE8 |
Ne trouvez-vous pas ? Perso, j'adore. :-)
On trouve aussi dans le bestiaire des boss intermédiaires assez coriaces mais qui sauront grandement vous récompenser chez le marchand. A ce propos, le marchand que l'on nomme ici "Le Duc" nous vient directement de Resident Evil 4. Il nous permettra (moyennement finances évidemment) d'acheter des armes, des munitions, des plans de munitions, d'upgrader nos armes et (nouveauté), il saura nous préparer des plats pour augmenter nos capacités physiques. Il faudra pour cela, lui rapporter des aliments qu'il faudra chasser (du poisson, des cochons, des béliers, etc).
A propos de RE4 et du bestiaire rencontré, difficile de ne pas penser au "Wolverine" aveugle de RE4 lorsque l'on affronte un Mid-Boss muni d'une hache qu'il conviendra de toucher dans le dos pour espérer en venir à bout.
Difficile encore de ne pas penser à une séquence du village de RE4 lorsque nous devons affronter une quantité d'ennemies toujours plus croissante en plein village jusqu'à ce qu'un signal ne vienne nous libérer de cette terrible menace.
L'inventaire est, lui aussi, une copie de ce qu'il y'avait dans RE4 : une mallette (extensible moyennant finances) comme en disposait Leon Kennedy dans laquelle il faudra bien prendre soin de ranger son équipement pour ne rien laisser sur son passage. Le jeu est sympa : il se met en pause lorsque l'on examine son inventaire. Très pratique dans les moments de stress pour étudier la meilleure façon de gérer la situation qui se présente à nous.
l'ADN de Resident Evil a toujours comporté des résolution d'énigmes. Elles sont ici nombreuses et de qualité. Cela va du jeu d'adresse à la "Monkey Ball" aux énigmes qui tirent parti de l'environnement (comme on en trouve dans Batman Arkham Knight) en passant par quelques passages de réflexions et logiques similaires à certaines énigmes de Resident Evil 0 ainsi que des objets clefs qu'il convient de récupérer et placer convenablement pour progresser (à l'image des masques que l'on devait placer dans le Remake de RE1 pour obtenir un objet clef de l'aventure). Impossible de le nier, on est bien dans du Resident Evil pur jus.
La curiosité est un vilain défaut mais sera toujours récompensé.
Le jeu est curieusement construit :
- Le village fait office de point névralgique en monde semi-ouvert mais tout en comportant pas mal d'impasses : ce qui en fait un environnement assez labyrinthique. Il est, de plus, évolutif tout au long de l'aventure. Par conséquent, certains passages que l'on pense inaccessible à un moment peuvent se débloquer par la suite.
- Le château sera la 1ère zone avec 3 boss intermédiaires et un boss final. Il est propice à l'exploration même si certains de ses recoins ne sont pas des plus accueillant ni rassurant.
- Après le château, nous aurons l'occasion de visiter un manoir dans lequel la peur deviendra viscérale. L'ambiance sonore et graphique vous donneront la chair de poule. Pour augmenter votre stress, vous serez dénué de toute arme et devrez, un peu comme dans Outlast, vous cacher pour fuir à la menace. Cette partie du jeu m'a fait penser à une séquence de RE7 dans laquelle la résolution d'énigmes était la clef pour progresser. Ambiance résolument différente de celle du château mais particulièrement jouissive (pour peu de surmonter sa peur).
- La 3e arène, sur le papier, mettait particulièrement en valeur un lac avec la créature monstrueuse qui va avec : je m'attendais donc à retrouver une séquence similaire à "Del Lago" de RE4 mais ce ne sera pas tout à fait ça. Le début nous emmène dans les mines (un peu comme RE4 d'ailleurs) mais l'affrontement avec le monstre aquatique n'a presque pas de point commun avec RE4. Je lui en trouverais davantage avec le requin de RE1 (ou de son remake) ; il y'a aussi un peu des "Dents de la Mer" dans la peur que l'on peut ressentir dans cette arène.
- La 4e arène nous emmènera dans une usine à l'ambiance plutôt Steampunk : j'ai l'impression de me trouver dans une usine de fabrique de Terminator (comme on en voit dans "Terminator Salvation") sauf qu'il s'agit d'êtres humains à la base. Cette zone est pour moi la plus labyrinthique du jeu : très difficile de ne pas s'y perdre.
- La dernière zone à parcourir (sans parler des boss à affronter) est résolument orientée action à fait d'avantage penser à un Call Of Duty plutôt qu'à du Resident Evil. Forte heureusement, il ne s'agit que d'un court passage (environ 30 minutes) même si la puissance de feu disponible rend l'exercice confortable. Il ramène trop à du Resident Evil 5 ou 6 pour conserver la cohérence avec le reste de l'aventure.
- Le passage d'une section à une autre empêche tout retour arrière : c'est un peu dommage en cas d'oubli.
- L'ajout de quêtes secondaires optionnelles à partir d'un certain point de l'aventure chatouille notre curiosité et saura nous récompenser.
- Au final, ce RE est un mélange entre couloirs en lignes droites et passages semi-ouverts où les allers/retours seront de mises afin de progresser : une bien drôle de construction, en somme. On peut ajouter à cela qu'il y'a beaucoup de séquences scriptés permettant à l'histoire d'être racontée.
D'un point de vue personnel, la fin de l'aventure après la séquence du lac me semblait interminable :
- Beaucoup de Gun-Fight dans la forteresse (qui est situé juste avant l'usine)
- Une section labyrinthe particulièrement éprouvante (dans l'usine) avec malgré tout quelques touches de légèretés appréciables
- Des passages trop hollywoodien qui dénotent avec le reste (même s'il est vrai qu'il faut souvent finir en apothéose)
- Un enchainement de combats de Boss et Mid-Boss toujours plus indigestes les uns après les autres.
- Une histoire qui refuse de se terminer (avec même une scène post-générique à la manière des films Marvel)
Ceci étant dit, bien que très courte, un peu maladroite voir presque forcée, une séquence m'a particulièrement plu et c'est tout ce que j'aime dans la saga Resident Evil, ce lien qu'il peut y'avoir entre ce Resident Evil Village et l'origine de l'histoire de RE. Certains puristes ont vu des propos contradictoires, moi j'y vois juste un lien qui me convient et qui tente (maladroitement peut-être) de rattacher les wagons et je trouve ça bien tant nous sommes partis supra loin dans RE6 et RE7 (pour ne citer qu'eux).
Niveau sonore et visuellement, ça donne quoi ?
Y ayant joué sur PS4 au casque, j'ai l'impression que la spatialisation de l'environnement est à son top. Ethan étant bien plus réactif que dans RE7, on n'hésite pas à se retourner dans tous les sens pour voir d'où vient l'ennemi. Les musiques et ambiances sonores sont pour moi au top et apportent la peur et le stress à l'expérience. L'époque n'est plus aux thèmes musicaux magistraux qui resteront gravés dans nos mémoires mais la musique, bien que discrète, sert, selon moi, parfaitement le propos : elle rythme bien l'action.
Visuellement, le jeu est magnifique et fourmille de détails. La meilleure partie étant le château qui a un charme fou ainsi que le manoir Beneviento qui n'est pas en reste.
Alors, certes, on pourra regretter quelques "pop" de textures ici et là mais cela ne gâche en rien l'expérience de jeu. Le RE Engine (déjà présent sur RE7 et les remakes de RE2 et RE3) a encore fait des merveilles.
La PS4 Pro tient encore parfaitement le choc même si je l'entendais clairement chauffer pour assurer. Des retours d'expériences que j'ai pu voir ici et là (via d'autres Youtubeurs) ont montré que pour l'instant aucun support (PC ni PS5) n'est épargné concernant des bugs d'affichage ou quelques chutes de framerate : je pense qu'un prochain patch viendra sans doute, bientôt corriger cela. Cela reste malgré tout anecdotique et ne gêne en rien le plaisir de jeu.
Et la re jouabilité dans tout ça ?
Voilà une question qu'elle est bonne.
Une fois le jeu terminé, vous débloquez des niveaux de difficulté supplémentaires, un mode mercenaire (fort bien sympathique au demeurant) ; vous conservez votre inventaire si vous recommencez le jeu et c'est là que la réponse devient intéressante.
Récupérer son inventaire une fois le jeu terminé, c'est aussi ce qu'il se passait dans RE4 ou RE5 mais comme ce sont des jeux clairement orienté action, cela devenait encore plus jouissif. Avec ce RE8, c'est paradoxal car il est orienté peurs et action mais principalement peurs (au pluriel). En le refaisant une 2e fois, la peur (dans sa globalité) disparait : il ne reste que la partie action qui prend le pas sur le reste (avec aussi l'exploration, ne l'oublions pas).
Sans la peur, le jeu change de style. Du coup, il faut se demander dans quelle optique on doit avoir envie de le refaire.
Le jeu comporte un système de défis (assez variés) qui pousse à rejouer. Ces défis débloquent des Artworks, des making Of mais aussi des armes supplémentaires et des munitions infinies.
Du coup, personnellement, je reste partagé entre l'envie de découvrir la carte à 100% ; débloquer l'ensemble des bonus de défis et prendre du plaisir à tuer l'ensemble des ennemis avec des munitions infinies et, à l'opposé, à regretter le fait qu'au final, ce ne sera plus une expérience horrifique. Une hypothèse qui pourrait changer la donne ? La VR. Elle n'est pas prévue pour l'instant mais je pense qu'elle viendra surement un jour et cela changera l'expérience (comme cela fut le cas pour RE7).
Au final comment le classer ?
Définitivement meilleur que RE7, plus varié mais il ne touche pas la perfection qu'était (et qu'est encore à mes yeux) le remake de Resident Evil 1er du nom (sur Game Cube ou sur XBox 360/XBox One/PS3/PS4).
Et par rapport à RE4 ? Ils ne boxent pas tout à fait dans la même catégorie mais je donnerais l'avantage à ce RE8 malgré tout.
Merci Capcom : vous avez travaillé dur et c'est pour moi une réussite.
IronChris