
Avouez que vous l'attendiez avec impatience, ce jeu-là, je le sens.
Et oui, on va en parler : au sommaire :
-on va parler de son histoire ;
-on va ...
Après l'avoir retourné dans tous les sens, je peux enfin me prononcer sur ce que je pense de ce Resident Evil 2 version 2019.
Genre : Survival Horror
Plateforme utilisée pour le test : PS4 Pro
Nbre de joueurs : 1
Année de sortie : 2019
Durée : 4 x 7h environ
+ 5 x 15/30 minutes (pour Hunk, Tofu et les Ghost Survivors)
A la manière de ce qui a été fait sur le 1er Resident Evil lorsqu'il est ressorti sur Game Cube, il s'agit d'une réinterprétation de l'oeuvre originale en lui donnant une 2nde jeunesse.
Pour ce faire, le moteur graphique de Resident Evil 7 lui a été appliqué rendant le tout bien plus effrayant que le jeu d'origine grâce au photo-réalisme. Pour vous dire, tout fait peur y compris les zombies (qui personnellement ne me faisaient plus sursauter depuis un bon moment) : le bruitage et leurs réactions les rend assez proches de ceux que l'on voit dans Walking Dead. La peur et le danger sont bien réels. Petite déception : si on se fait mordre la jambe, plus moyen de leur écraser la tête (comme à l'origine). Ils sont véritablement la star du jeu !
De même, la fuite en avant n'est pas une bonne méthode pour progresser dans le jeu : si vous les laissez en vie, ils s'accumuleront et continueront à vous poursuivre sans relâche. Vous pouvez les demembrer pour les ralentir mais cela ne les arrêtera pas : le Head Shot reste encore la meilleure solution mais il faut des armes de gros calibres. Si vous n'avez que le pistolet de base, soyez précis et économe dans vos tirs : ils reviendront.
Question bestiaire, c'est aussi le grand retour des Lickers : ceux d'origine faisaient peur la première fois mais avec la bonne arme, on en arrivait à bout sans trop de difficultés et ils devenaient tout de suite moins inquiétant.
On a pu les revoir dans Resident Evil 5 dans une version déjà plus impressionnante. Une fois encore, on en arrivait à bout aisément avec un bon fusil à pompe.
Dans cet opus, ils sont encore pire que dans RE5 : le fusil à pompe n'en vient pas à bout en 1 seul coup ! De part le fait, la tactique consiste à se déplacer à pas de loup (car ils sont aveugles mais pas sourds) : si dans la zone, vous avez un Licker et un autre type d'ennemi (comme un zombie, par exemple), bah vous êtes bien dans la merde ; bonne chance !
Autre star de ce Resident Evil 2 version 2019 : Mister X.
Mister X est une version évoluée du Tyrant (boss du 1er Resident Evil) dont la mission consiste à traquer et éliminer les policiers de Raccoon City (dont votre personnage évidemment) afin d'éviter que la vérité n'éclate au grand jour.
Il était, bien sûr, déjà présent dans l'opus d'origine, mais sa prestation s'en voit ici magnifiée. Il y'a, selon moi, derrière cette prestation un hommage caché au Terminator de James Cameron : un ennemi invulnérable qui vous traque sans répit. La musique utilisée en sa présence me conforte dans cette idée : le thème utilisé est assez similaire et contribue grandement à faire monter d'adrénaline.
Ma tactique pour cette menace : devenez Mario Kart et optimisez vos trajectoires pour le distancer. 😉 Économisez vos munitions, vous ne réussirez qu'à lui faire mettre un pied à terre pour 10 secondes de répit : ce qui est très peu.
Dans sa dernière apparition, il n'y aura plus d'échappatoire : visez le cœur avec vos armes les plus puissantes et gagnez du temps, l'arme ultime n'est pas loin (même si ça paraît long). 😉
Les chiens sont eux aussi de retour mais bien que vivaces, ne constituent pas pour autant une grosse menace : si vous courrez, ça passe.
Les zombies-plantes, quand à eux, ont été réinventés. Plutôt inoffensif par le passé (même si l'on pouvait se faire empoisonner), ici, ils/elles peuvent carrément nous avaler : mort en 1 coup. Un peu à la manière des monstres que l'on trouve dans Resident Evil Revelations (1 ou 2), les points faibles sont des excroissances de couleurs jaunes à viser au pistolet ; l'arme la plus efficace reste quand même le lance-flammes (faisant hommage, selon moi, à la plante 42 que l'on trouvait dans le 1er Resident Evil où le lance-flammes était aussi l'arme la plus efficace).
Autre invité de marque, le crocodile des égouts : la séquence est courte mais intense. Bien plus gros et impressionnant que les crocodiles présents dans Resident Evil 5 ou Resident Evil 7. Il aurait mérité un combat un peu plus conséquent mais ça faisait quand même bien plaisir de le retrouver.
Aux abonnés absents, je ne peux que déplorer le fait de ne pas avoir rencontré d'araignées ni d'insectes comme le papillon présents dans l'opus original. A la place, nous avons le droit à d'avantages de "G-Virus Monsters en évolution" là où il ne me semblait y'en avoir qu'un seul dans le jeu d'origine. Particulièrement repoussant et flippant, il colle bien à l'ambiance.
L'autre star de cet opus est bien sûr, William Birkin et sa transformation progressive en "G-Virus Monster". Les endroits pour l'affronter se voient arriver de loin : il s'agit, la plupart du temps, de grandes arènes dans lesquelles il faudra rester bien en mouvement pour en venir à bout. Ces combats là sont particulièrement intense. Son point faible ? Comme dans l'original, visez les yeux (même si le photo-réalisme rend l'exercice particulièrement ardue) : il faut être précis.
Après le bestiaire, attardons-nous aux personnages.
Leon Kennedy et Claire Redfield sont méconnaissables avec le photo-réalisme (ainsi que leur voix en VF) mais ça leur va bien.
Ada Wong est toujours aussi envoutante. Le passage où l'on peut l'incarner est plutôt sympa même s'il s'inspire de Resident Evil Révélations (1 ou 2) que je ne porte pas spécialement dans mon cœur.
Le personnage d'Annette Birkin a une vrai profondeur même si ses décisions paraissent souvent complètement absurdes.
William Birkin ressemble plus au docteur Curt Connors (le lézard) de "The Amazing Spiderman" qu'au personnage d'origine que l'on pouvait aussi voir dans Resident Evil 0. Bon, pourquoi pas : il s'agit là aussi d'un humain qui se transforme en monstre. Par contre, niveau histoire, je ne suis pas particulièrement convaincue de la légitimité du docteur Birkin à se transformer.
Si j'étais lui, connaissant la dangerosité du virus, je l'aurais détruit plutôt que de ne me l'administrer personnellement mais en conséquence, il n'y aurait plus d'histoire, on est d'accord.
A ce propos, c'est un peu ma déception sur ce Resident Evil. Il y'a du potentiel dans l'histoire qui nous est contée : les passages en full motion vidéo apportent une vraie profondeur. Quel dommage de gâcher cela avec de nombreuses incohérences scénaristiques.
Quelques exemples (attention, SPOILERS) :
- Mr X se fait largement éventré par "William G Birkin" près d'un ascenseur à un moment de l'aventure où l'on joue avec Claire ; Et comme si de rien n'était, nous l'affrontons dans un combat final avec Leon !! Ça n'embête personne qu'il se soit fait presque coupé en 2 un peu plus tôt et qu'il revienne là frais comme un gardon et énervé après nous (forcément) ?
- je ne trouve pas logique, non plus, qu'on affronte William Birkin aux mêmes endroits avec Claire puis avec Leon. Si vous faites l'aventure 4 fois (Leon A, Claire bis ; Claire A et Leon Bis) : vous l'affrontez 4 fois ! C'est illogique et répétitif. Pour moi, une fois qu'un ennemi tombe dans un ravin, nous ne sommes pas censé le revoir au même endroit un peu plus tard. Qu'en pensez-vous ?
Je m'emporte mais il y'a quand même de bons pans scénaristiques inédits à l'image de ce passage dans l'orphelina avec Sherry Birkin. La confrontation avec Brian Irons (chef de la police de Racoon City au passé trouble) me fait penser à un passage dans Resident Evil 4 où l'on contrôle la fille du président des USA de même qu'un passage dans Resident Evil 7 où l'on contrôle Mia jouant au chat et à la souris avec la patriarche de la maison : il y'a un vrai sentiment d'insécurité. Le risque de se faire attraper et d'obtenir le Game Over est bien présent. Bien qu'assez court, j'ai bien aimé ce passage.
Le personnage de Marvin Branagh est particulièrement mis en valeur : le photo-réalisme lui va bien. Son histoire est étoffée. Une fois encore, dommage qu'une incohérence de timeline vienne gâcher l'expérience. Il se passe un temps non négligeable avant qu'il ne se transforme en Zombie dans l'aventure principale. Or, dans l'aventure secondaire, on le rencontre directement transformé en Zombie : ça ne colle pas.
Pour terminer avec l'histoire, les éléments à lire qui font parties de l'ADN des Resident Evil et qui apportent de la profondeur au propos sont un peu en deçà de mes espérances : assez peu nombreux, ils ne nous en apprennent pas beaucoup. Tout au plus aurons-nous la justification de l'absence de Chris ; quelques bribes sur les recherches du G-Virus (qui nous donnent des astuces pour venir à bout de quelques ennemis) ou sur l'opération de Hunk. Pour une aventure de 7h, je m'attendais à en lire beaucoup plus.
Une fois l'aventure terminée, que débloque-t-on ?
- Des artwork
- Des modèles 3D que l'on peut animer et bouger dans tous les sens
- 3 mini aventures dans une réalité alternative de l'histoire avec une difficulté différente en fonction de l'aventure choisie mais Hardcore dès le départ
- L'aventure dans la peau de Hunk (en mode Hardcore aussi)
- Et pour les plus doués, la même aventure que Hunk mais dans la peau d'un Tofu avec juste des couteaux et de la vie : autant dire mission impossible.
Au final, que penser de ce Resident Evil 2 de 2019 ?
Pour moi, il n'usurpe pas sa qualification de Survival Horror : l'aventure est intense ; on a peur de plusieurs façons. Il y'a des jump scare, de d'adrénaline, des passages stressants ; l'atmosphère peut être oppressante ; certains passages peuvent carrément nous pétrifier sur place. L'ambiance sonore participe grandement à l'expérience : que ce soit avec les musiques d'époque pour se replonger dans l'ambiance ou que ce soit avec la quasi-absence de musique dans sa version actuelle pour décupler le sentiment d'angoisse. Mention spéciale aux bruitages plus vrais que natures et sa spacialisation en 3D pour être au coeur de l'événement.
A raison de 6 à 7h par aventure contre 3h dans le jeu sorti en 1998 : vous aurez largement votre compte d'émotions fortes. Léger regret que l'histoire soit en deçà des espérances : les 6 à 7h sont principalement remplies d'explorations, d'actions et de peurs bleues. L'exposition du contexte n'est que superficielle là où elle aurait pu être bien plus profonde (avec, par exemple, d'avantages de documents à parcourir comme évoqué plus haut).
Il est, pour moi, en dessous du niveau atteint par Resident Evil 1er du nom ressorti sur Game Cube mais reste quand même dans les meilleures jeux Resident Evil sortis depuis le 4.
A ce propos, voici mon classement de ceux sur lesquels j'ai pu poser mes doigts :
1er : Resident Evil (Rebirth) - Game Cube/Xbox 360
2e : Resident Evil - PS1
3e : Resident Evil 2 (2019) - PS4
4e : Resident Evil 4 - Game Cube/XBox 360
5e : Resident Evil 7 - Xbox One/PS4
6e : Resident Evil 2 - PS1/Game Cube
7e : Resident Evil Code Veronica - Dreamcast/Game Cube/XBox 360
8e : Resident Evil 0 - Game Cube/XBox 360
9e : Resident Evil 3 - PS1/Game Cube
10e : Resident Evil 5 - XBox 360
11e : Resident Evil Operation raccoon City - XBox 360
12e : Resident Evil Revelations 1 - XBox 360
13e : Resident Evil Revelations 2 - XBox One
14e : Resident Evil 6 - XBox 360
IronChris